Syntaxe des liens physiques ou symboliques
I. Lien symbolique entre répertoire D’une manière générale, voici comment utiliser la commande « ln » pour créer un lien symbolique :
ln -s dossier_cible nom_du_lien Dans le contexte de mon exemple, je souhaite qu’en allant sur le répertoire /opt/jdk, j’atterrisse en réalité sur /opt/jdk1_7.2. Cela permet de facilement gérer le changement de version de JAVA. Mais ce n’est qu’un exemple 🙂
Nous allons commencer par créer lien symbolique entre deux répertoires. Nous utiliserons pour cela la commande « ln » (links) :
ln –s /root/jdk1_7.2 /root/jdk Le lien symbolique « /root/jdk » sera alors créé.
Définitions
Il existe deux types de liens qui permettent de rediriger un fichier vers un autre : les liens physiques (ou matériels) et les liens symboliques.
Avec un lien physique les données du disque sont pointées par plusieurs entrées de répertoire, contrairement à ce qui se passe avec un lien symbolique, .
Un lien matériel (ou physique) est l'information exacte elle-même, située à la même position sur le disque dur. Avec un lien physique, vous pouvez copier certaines données du fichier cible, effacer le reste du fichier, et il continuera à exister.
Un lien symbolique est un fichier qui pointe vers un autre fichier ; si vous supprimez le fichier cible, les liens symboliques pointeront alors vers un fichier inexistant.
Mais, d'après la documentation originale, il est plus facile de distinguer les différences entre un tout petit lien symbolique et le fichier cible, que les différences entre plusieurs liens matériels. En fait, c'est impossible à distinguer, car il s'agit exactement de la même chose.
- Lien physique : permet de donner plusieurs noms/chemin d'accès, à un même fichier en pointant sur un numéro de fichier, (en interne Linux enregistre les fichiers sur la base d'un numéro et pas sur la base d'un nom). Un fichier peut donc avoir plusieurs noms, et existera tant qu'il a au moins un nom. Contrairement aux liens symboliques, ils ne peuvent pointer que vers un autre élément du même système de fichiers.
Voici le résultat obtenu en entrant la commande ls avec l'option -i (ou - -inode) qui permet d'afficher le numéro d'inode dans le système de fichiers:
dupont@dupont-pc:~$ ls -i ~/fichiersource ~/Bureau/monlienphysique 5954521 ~/fichiersource 5954521 ~/Bureau/monlienphysique
Comme dit plus haut, les différents liens physiques pointent vers un même numéro d'index.
- Lien symbolique : permet d'attribuer un autre chemin d'accès à un fichier en pointant sur un nom de fichier.
Voici le résultat obtenu en entrant la même commande ls -i
dupont@dupont-pc:~$ ls -i ~/fichiersource ~/Bureau/monliensymbolique 5954521 ~/fichiersource 6876911 ~/Bureau/monliensymbolique
On voit que les deux fichiers pointent vers deux numéros d'inode différents.
Réponse partielle 1 : dans les environnements graphiques (Dolphin etc) on ne trouve pas l'option pour créer de lien fixe … et je le regrette parfois.
Réponse partielle 2 : les liens symboliques permettent une meilleure maintenance de l'espace disque. Avec des liens en dur partout, il deviendrait difficile de savoir si on a effectivement vraiment effacé un fichier du disque.
Réponse partielle 3 : Dans le cas ou le lien doit pointer vers un autre système de fichiers (autre partition ou autre support de stockage) seul le lien symbolique est possible.
Réponse partielle 4 : Dans la gestion des sauvegardes, les liens symboliques ne sont généralement pas suivis, ce qui permet d'éviter de sauvegarder les mêmes fichiers plusieurs fois.
Réponse partielle 5 : Par contre, dans certains cas particulier, il faut passer par le lien physique pour que la sauvegarde fonctionne. Il faut alors passer par la console (ligne de commande ou "mc" à installer et essayer). Exemple : je sauvegarde régulièrement "/etc", mais quelques rares paquets demandent un peu de configuration dans "/var/lib…" je met alors des liens en dur dans un sous-répertoire ad-hoc de mon etc, pour que leur sauvegarde soit comprise avec.
Réponse partielle 6 : Le système de sauvegarde "rsnapshot" utilise les liens physiques, et c'est vraiment bien, renseignez vous. Mais ici c'est géré par le script, ce n'est pas votre problème.
Explication graphique
situation de départ
fichier source : [source]–>[secteur n du disque]
situation après création des liens
lien physique/dur : [source]–>[secteur n du disque]←- [lien_dur]
lien symbolique : [lien_symb]–>[source]–>[secteur n du disque]
situation après effacement du fichier source
lien physique/dur : [lien_dur]–>[secteur n du disque]
lien symbolique : [lien_symb]–>?
situation après renommage ou déplacement du fichier source
lien physique/dur : [source_modif]–>[secteur n du disque]←- [lien_dur]
lien symbolique : [lien_symb]–>? [source_modif]–>[secteur n du disque]
Pré-requis pour l'exemple
On montrera cela par un exemple simple :
On crée un document texte (ici la liste des paquets installés) dans le home :
dpkg -l>source
Exemple de lien physique
On crée un lien physique (que l'on nomme lien_dur)
ln source lien_dur
Maintenant, on peut également lire le document source à partir de lien_dur
gedit lien_dur
Il est possible de connaître le nombre de liens qui amènent au même fichier :
ls -l source ls -l lien_dur
Si on souhaite effacer le fichier source, le document existera toujours :
rm source gedit lien_dur
Exemple de lien symbolique
Le lien symbolique s'utilise également avec ln, en ajoutant toutefois l'option -s.
On crée un lien symbolique (que l'on nomme lien_symb)
dpkg -l>source ln -s source lien_symb
On pourra toujours lire source depuis lien_symb
gedit lien_symb
Mais à la différence du lien physique, après la destruction de source, le fichier ne sera plus accessible !
rm source gedit lien_symb
On peut déceler les liens symboliques avec ls -F, ils apparaissent avec un @ à la fin.
ls -F
Autres documentations disponibles
En dual-boot Windows
Sur un ordinateur en dual-boot avec Windows, il peut être intéressant de savoir quels liens symboliques ou physiques fonctionnent, puisque depuis Windows 7, en plus des traditionnels raccourcis, Windows offre aussi la possibilité de faire des liens (cette possibilité existait auparavant avec l'utilitaire junction ). Bien sûr, comme Windows ne peut pas lire les partitions ext4 et antérieures, tout lien impliquant une partition de type ext ne pourra pas être compris par Windows ne manière native (à voir si cela fonctionne avec les drivers permettant de monter des partitions ext sur Windows).
Par contre, Linux lit nativement les partitions NTFS, donc Linux comme Windows peuvent créer des liens sur des partitions NTFS. Empiriquement (d'après tests sous Windows 7 et Linux Mint 17.3), on remarque que :
- Aucun lien symbolique créé sous Linux n'est compris sous Windows
- Les liens symboliques créés sous Windows (commande MkLink /D) fonctionnent sous Linux si la cible et le lien sont sur la même partition NTFS, mais pas s'ils sont sur des partitions différentes.
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Contributeurs : à partir des documents cités, Matifou, pour l'explication graphique : mohican